
Le dévoilement des Prix Orange et Citron 2025 s’est tenu lors d’un 5 à 7 festif, à la suite du colloque annuel de l’AGIDD-SMQ, le 28 mai 2025. L’évènement, tout en musique, avait aussi pour objectif de souligner les 35 ans de l’Association.
PRIX ORANGE 2025
Le gagnant est Pierre B.!
Pierre, une personne ayant consommé des benzodiazépines prescrites pendant plus d’une quinzaine d’années, a entrepris de nombreuses démarches citoyennes afin de mettre en lumière le laxisme entourant l’accompagnement des professionnel·le·s de la santé en ce qui a trait à la prescription de ces psychotropes.
Pierre a témoigné au reportage Pilules pour dormir : quand les effets virent au cauchemar de l’émission Enquête:
« Les médecins qui m’ont suivi ne m’ont pas dit c’était quoi la tolérance, ne m’ont expliqué c’était quoi la dépendance et ne m’ont surtout pas expliqué que se sortir de cet état-là demandait un sevrage extrêmement difficile. »
Par la suite, il a entrepris, en septembre 2023, la promotion de la BenzoVeillance auprès des député·e·s du Québec pour les éveiller à ce problème de santé publique et mettre fin à la négligence incompréhensible des ordres professionnels concernés, censés protéger le public. Il a élaboré un site internet relatant sa quête et documentant les études sur le sujet.
Finalement, Pierre a lancé le mouvement #FaireEntendreRaison. Celui-ci vise à s’assurer que les droits des patient·e·s, prévus dans la Loi sur les Services de Santé et les Services sociaux du Québec, soient respectés et que le choix libre et éclairé des personnes concernées qui acceptent un traitement de benzodiazépine ne soit pas biaisé par un manque d’informations. En effet, les personnes ont le droit de recevoir des explications concernant entre autres les risques d’un traitement aux benzodiazépines.
Le but du mouvement n’est pas de supposer de mauvaises intentions, ou de blâmer les médecins et les pharmacien·ne·s qui optent pour ce genre de traitement. De même, le but du mouvement n’est pas de culpabiliser ou de stigmatiser les personnes qui ont pris, qui prennent ou qui envisagent de prendre des benzodiazépines. Le mouvement de mobilisation ne vise pas non plus à bannir le médicament, mais plutôt de sensibiliser au risque de dépendance qui en résulte. L’objectif est que les professionnel·le·s et les patient·e·s puissent travailler ensemble avec une compréhension commune des enjeux et des risques entièrement divulgués et non minimisés de ce type de traitement.
Pour en savoir davantage: https://benzoveillance.com/
Les autres nommés de la catégories étaient:
Cet organisme d’entraide alternatif a soutenu l’initiative d’une personne première concernée pour instaurer un groupe d’entraide sur les autorisations judiciaires de soins et d’hébergement (AJSH). Ce groupe, composé de personnes sous AJSH ou à risque de le devenir, se rencontre en ligne, permettant aux personnes à travers le Québec d’y participer. Les membres du groupe ont réussi à faire valoir leurs droits, grâce au soutien de leurs pair.e.s, en échangeant et développant des astuces pour négocier les termes de l’AJSH ou éviter son renouvellement.
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En 2024, Me Martin-Ménard a représenté le groupe de promotion et de défense des droits Action Autonomie dans la création d’un recours collectif sur les gardes préventives. En effet, les personnes ayant été détenues en garde préventive plus de 72h entre le 1er janvier 2015 et le 4 novembre 2024 peuvent recevoir une compensation financière allant jusqu’à 1000$ par jour supplémentaire prévu par la Loi P-38.001. Cette démarche a pour but de faciliter les démarches judiciaires, en plus de faire valoir les droits des personnes qui ont été lésés par une garde illégale.
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PRIX CITRON 2025
Le Protecteur du citoyen dénonce les mesures d’isolement et de contentions abusives au sein de cette unité de réadaptation pour jeunes de 12 à 17 ans. On dénote entre autres le cas d’un jeune ayant été isolé environ 15 heures dans sa chambre. De plus, la nourriture est souvent insuffisante pour combler les besoins des résident.e.s. Enfin, l’insalubrité des douches et l’administration contrôlante de médicaments ont été dénoncé.
Extrait du rapport: « L’enquête du Protecteur du citoyen a révélé des manquements liés à l’insalubrité des douches à l’unité « Le Boisé » du Centre de protection et de réadaptation pour les jeunes en difficulté d’adaptation de Lévis, une communication non efficiente entre le service alimentaire et l’équipe de l’unité, des interventions inadéquates du personnel, un climat de contrôle excessif sur l’unité lié à la distribution de la médication, l’usage excessif du cellulaire à des fins personnelles, des pratiques inadéquates en matière d’application de mesures de contrôle ainsi qu’une méconnaissance du régime d’examen des plaintes. Plusieurs recommandations sont émises à des fins d’amélioration continue de la qualité des services qui sont offerts aux jeunes dans le souci du respect de leurs droits.»
Malgré son impact sur les droits fondamentaux, l’application des mesures de contrôle a constamment été présente et l’est encore au sein du milieu institutionnel québécois ainsi que dans des ressources intermédiaires. Si, de manière théorique, une mesure de contrôle ne peut être employée que pour empêcher une personne de s’infliger ou d’infliger à autrui des lésions, il en va autrement dans la réalité, et ce, malgré leurs effets néfastes sur le plan psychologique et physiologique.
La question des mesures de contrôle que sont l’isolement, la contention et les substances chimiques ne concerne pas seulement les personnes vivant un problème de santé mentale, mais aussi les personnes âgées, les personnes ayant une limitation fonctionnelle, ainsi que les jeunes, particulièrement dans les centres de réadaptation.
Les autres nommés de la catégories étaient:
Les installations de ce CIUSSS ont fait controverse au cours de l’année. L’urgence psychiatrique de Granby, n’étant pas dotée d’assez de places, a dû héberger des patient.e.s dans des bureaux et aucune solution à long terme ne semble envisagée. De surcroit, un rapport du coroner dénote des lacunes au niveau des services offerts et de la formation du personnel au CHUS de l’Hôtel-Dieu de Sherbrooke. Notons que ce rapport survient après celui concernant le décès d’Amélie Champagne. Les rapports de coroners, la couverture médiatique et l’inaction du CIUSSS sont déplorables.
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À la suite d’un rapport du Protecteur du citoyen, ayant pour mandat de s’assurer du respect des droits des citoyen.ne.s au sein des services de santé et de services sociaux, l’unité psychiatrique de l’hôpital du Centre-de-la-Mauricie s’est vue blâmée pour l’usage abusif de mesures de contrôle par le personnel soignant.
Le Protecteur du citoyen rapporte que les mesures de contrôle sont utilisées durant une trop longue période et ce, avant même que des alternatives aient été essayées. L’attitude désobligeante de certains membres du personnel et le laxisme au niveau de la tenue des dossiers sont aussi critiqués.
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