Depuis plusieurs années, l’AGIDD-SMQ, en concertation avec de nombreux collaborateurs et collaboratrices, organismes et femmes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale, réfléchit sur le concept de la victimisation secondaire.
La victimisation secondaire est issue des réactions des systèmes et de l’entourage de la personne qui a été victime d’un acte inacceptable (crime, agression, etc.).
Tout a commencé à partir d’une demande individuelle d’une personne utilisatrice de services auprès du Collectif de défense des droits de la Montérégie (CDDM), membre de l’AGIDD -SMQ. Victime d’un acte criminel, cette personne dénonçait la façon dont elle avait été traitée par les systèmes médical et social. Sa démarche a amené le CDDM à porter la question de la victimisation secondaire sur la place publique en organisant, en 2003, le colloque « Femmes, psychiatrie et victimisation secondaire ». Les actes de ce colloque, très riches d’expériences diversifiées, ont été produits.
Par la suite, l’AGIDD -SMQ et le CDDM se sont associés afin de poursuivre la réflexion.
À cette fin, l’AGIDD -SMQ a soumis un projet à Condition féminine Canada, dans le cadre du Programme sur la promotion de la femme. Le projet a été accepté et un Comité provincial sur la victimisation secondaire a été créé en 2006. Il est composé de cinq femmes utilisatrices de services et de sept organismes. Le Comité a développé une formation-sensibilisation pilote qui a été dispensée une dizaine de fois auprès d’organismes de défense des droits en santé mentale, de centres de femmes, d’ordres professionnels, etc.
En mai 2006, l’AGIDD-SMQ a tenu un colloque sur le thème de la victimisation secondaire.
Ce projet terminé, l’AGIDD-SMQ a mis sur pied un Comité de travail sur la victimisation secondaire qui, après plusieurs rencontres d’échange et de partage, a proposé au conseil d’administration de l’AGIDD-SMQ la réalisation d’une brochure sur cette thématique.
La brochure Lutter contre la victimisation secondaire : une question de droits permet aux organismes communautaires en santé mentale et aux organismes œuvrant dans d’autres secteurs (femmes, éducation, justice, santé et services sociaux, etc.) d’avoir une référence de base sur ce qu’est la victimisation secondaire.
La victimisation secondaire peut toucher les femmes, hommes et enfants de tous âges.
Bien que les éléments de cette brochure puissent s’appliquer à plusieurs systèmes et contextes d’intervention ainsi qu’à de très nombreuses personnes, l’AGIDD-SMQ a fait le choix de parler plus précisément des femmes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale.
Sur la photo: Juin 2010, au lancement de la brochure sur le thème de la victimisation secondaire, Chloé Serradori, consultante, Fernande Ménard et Veronica Fantetti, militantes, ainsi que Doris Provencher, directrice générale de l’AGIDD-SMQ.