Journée mondiale de la santé mentale: Cessons de médicaliser et médicamenter la souffrance!
MONTRÉAL, le 10 octobre 2015 – L’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) profite de la Journée mondiale de la santé mentale pour dénoncer la médicalisation et la médicamentation de l’existence.
À cet effet, le 10 octobre, Doris Provencher, directrice générale de l’AGIDD-SMQ, prendra la parole à l’événement «On lâche notre fou» organisé au Métro Mont-Royal par le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ), de 9h45 à 11h30. Pour une seconde année consécutive, l’événement visera à décrier la médicalisation et la médicamentation des problèmes sociaux.
Le phénomène de médicalisation fait en sorte que l’on qualifie de pathologiques des façons d’être et des problèmes qui ne sont pas médicaux.
«C’est malheureux. De plus en plus de personnes reçoivent et recevront une étiquette psychiatrique, perdront leur crédibilité, consommeront des psychotropes aux effets indésirables importants et subiront les pratiques de contrôle social du système psychiatrique», résume Mme Provencher.
Elle pointe du doigt la vision biomédicale prédominante qui masque d’autres facteurs susceptibles de provoquer des états de détresse et de souffrance psychologique, tout en déplorant que nous assistons à une baisse du seuil de tolérance de la société à l’égard des comportements différents, dérangeants et contre-productifs. Enfin, on ne peut passer sous silence le rôle de l’industrie pharmaceutique dans la promotion de pathologies qui n’en sont pas.
Dans un tel contexte, considérant que la médication est l’outil de prédilection de la psychiatrie, la médicalisation vient court-circuiter le respect du droit à l’information, au libre-choix, au consentement libre et éclairé et à l’égalité.
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