Prix Orange
Dr Richard Le Blanc

Le Dr Richard Le Blanc (gauche) est accompagné de son avocat, Me Jean-Pierre Ménard, dont le Cabinet était aussi en nomination au prix Orange 2016 pour le site Vosdroitsensanté.com.
Le Dr Richard Le Blanc est le 21e récipiendaire du prix Orange de l’AGIDD-SMQ.
Le Dr Richard Le Blanc a réintégré ses fonctions d’hématologue le 31 août 2015 au Centre hospitalier de Sherbrooke. Après une longue bataille judiciaire, les parties en sont venues à une entente. Le Dr Le Blanc avait été écarté de sa pratique en 2012 suite à des plaintes de collègues qui estimaient son caractère trop direct et abrasif. La même année, un diagnostic tombe, celui du syndrome d’Asperger, ce qui pourrait expliquer ses relations interpersonnelles difficiles. Mais pour le CHUS, le Dr Le Blanc n’était pas apte au travail. « C’est un médecin qui performe de façon excellente au point de vue intellectuel, mais en raison de ses relations interpersonnelles avec ses collègues, on le garde en dehors du milieu de travail. Pour nous, c’est vraiment une pratique qu’on estime discriminatoire. On devrait tenir compte de son syndrome et s’en accommoder », explique son avocat (Radio-Canada, 14 février 2015). Des mesures ont été prévues pour faciliter son retour. Le médecin est en train d’écrire un livre pour inspirer des gens vivant avec le même syndrome.
L’AGIDD-SMQ félicite le courage et la persévérance dont a fait preuve le Dr Richard Le Blanc dans sa bataille judiciaire pour réintégrer son emploi. Ses démarches illustrent bien les embûches et la discrimination vécues par les personnes vivant un problème de santé mentale liées à l’insertion à l’emploi et à la défense de leurs droits. Son combat apporte l’espoir que des mesures d’accommodement soient mises en place dans tous les milieux professionnels afin que ceux-ci ne se privent pas d’employer des personnes compétentes en raison de préjugés.
Prix Citron
Centre jeunesse de la Montérégie
Jonathan (nom fictif ) a été isolé dans une pièce sans meubles ni fenêtres pendant quinze jours – dont trois menotté – par le Centre jeunesse de la Montérégie alors qu’il était sous la garde de la Direction de la protection de la jeunesse. Pendant cette période, il n’a pas mangé de repas chauds, seulement des sandwichs. Il a aussi dû faire ses besoins sur le sol, puis les nettoyer, puisqu’on aurait refusé de l’amener à la salle de bain. Il explique aussi avoir été privé de douche pendant quatre jours. « Dans le présent cas, ce qui a fait de cette mesure une mesure abusive et qui constitue une lésion de droit de Jonathan c’est qu’elle a été appliquée sur une longue période. Ainsi en ont découlé de nombreux manquements au respect de ses droits », selon la juge Mireille Allaire. « Après 24 ou 48 heures d’isolement, ce qui en soi aurait été une durée exceptionnelle, l’alerte aurait dû être donnée aux décideurs du centre et à la Directrice de la protection de la jeunesse. Une réunion et une discussion des différents intervenants auraient dû se tenir, d’urgence, afin de réorienter Jonathan vers un lieu approprié à ses besoins et au respect de ses droits (…). » La juge estime que l’isolement a été utilisé pour le punir. Jonathan est suivi en psychiatrie depuis l’enfance.
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