Longueuil, 15 mai 2018 – Une cinquantaine de personnes ont répondu à l’appel du Collectif de défense des droits de la Montérégie (CDDM) et de l’Association des groupes en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) dans le cadre du rassemblement soulignant la 3e Journée nationale Non aux mesures de contrôle.
Réunis au parc St. Mark, à Longueuil, plusieurs interlocuteurs ont pris la parole pour revendiquer la mise en place accélérée de mesures de remplacement à l’isolement et à la contention ainsi que pour le respect des droits des personnes qui subissent des mesures de contrôle.
Sur la photo: Anne-Marie Boucher, responsable aux communications et à l’action sociopolitique du Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ); Me Patrick Martin Ménard, Cabinet Ménard, Martin Avocats; Doris Provencher, directrice générale de l’AGIDD-SMQ; Julie-Anne Cimon, attachée politique de la députée de Marie-Victorin, Catherine Fournier; Guylaine Ouimette, présidente de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (OTSTCFQ); Élisabeth Hamel, directrice santé mentale et dépendance CISSS de la Montérégie-Est; André Leduc, coordonnateur du CDDM.Notons également la présence de Thérèse Baribeau, attachée politique de la députée de Taillon, Diane Lamarre, qui tenait à manifester son appui à notre cause.
Les mesures de contrôle ne sont jamais thérapeutiques et occasionnent des traumas chez les personnes qui les subissent, mais aussi sur les soignants qui les appliquent, ce que reconnaît le ministère de la Santé et des Services sociaux.
«Le Ministère promettait, en 2002, d’en arriver dans les meilleurs délais à réduire, voire à éliminer les mesures de contrôle, sur la base d’expériences probantes. Seize ans plus tard, bien qu’il existe des alternatives ici et ailleurs dans le monde, peu de progrès a été fait au détriment des droits des personnes. Pire encore, les données récentes de notre Association démontre la mise en place de mesures de contrôle déguisées qui contournent les prérogatives de la loi», d’expliquer Doris Provencher, directrice générale de l’AGIDD-SMQ.
Du côté de la Montérégie, cette année encore, les données varient énormément d’un établissement à l’autre, les méthodes de calcul ont encore changées pour certains établissements et parfois les chiffres paraissent astronomiques. «Nous demandons à nouveau des mesures concrètes de la part des CISSS de la Montérégie. Comment changer les pratiques et atteindre l’objectif d’élimination si les établissements ne sont pas capables de comprendre et d’expliquer de tels écarts dans l’application des mesures de contrôle? Ce manque de rigueur peut aussi être interprété comme un désintérêt de certains établissements envers les respect des droits des usagers», déplore André Leduc, coordonnateur du CDDM.
À l’hôpital Pierre-Boucher, en psychiatrie, il y a une augmentation de 149 % cette année contre une diminution de 25 % l’an passé, le nombre de mesures (sans les substances chimiques) étant passé de 114 en 2016-2017 à 283 en 2017-2018. Pour ce qui est de l’ensemble de l’hôpital Charles-Lemoyne, tous départements confondus, il y a eu 637 mesures de contrôle en 2016-2017 contre 763 en 2017-2018 avec cependant la comptabilisation des mesures de contention chimique.
À Saint-Hyacinthe et à Sorel-Tracy, il y a eu une légère baisse d’environ 3 %, soit de 104 à 102 pour l’hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe et de 60 à 58 pour l’hôpital Hôtel-Dieu de Sorel. L’hôpital du Haut-Richelieu, à Saint-Jean-sur-Richelieu, voit pour sa part une hausse de 147 % passant de 77 à 190 mesures de contrôle.
La situation à l’ouest est des plus confuses comme le démontre les données suivantes. Pour l’hôpital Anna-Laberge de Châteauguay, il y avait 43 mesures en psychiatrie l’an dernier contre 79 cette année, mais 790 pour l’ensemble de l’établissement. Pour ce qui est du Suroît à Valleyfield, il y avait 236 mesures en psychiatrie l’an passé contre 381 cette année, mais 783 pour l’ensemble de l’établissement.
«Comment penser que les mesures de contention sont toujours utilisées de manière exceptionnelle pour protéger une personne qui présente un risque de se blesser ou de blesser autrui devant l’ampleur et la volatilité de ces données? Nous pouvons croire que les changements administratifs, la diminution des ressources dans le réseau de la santé et le manque de personnel ne soient pas étranger au fait que ces mesures soient encore utilisées pour contrôler les comportements et comme représailles», a poursuivi M. Leduc.
Dans le cadre de cette journée nationale, différentes actions d’appui ont lieu un peu partout au Québec alors qu’est porté fièrement le symbole de l’événement, un ruban blanc exprimant la non-violence, sur lequel est apposé une attache automatique noire de type Tie Wrap laquelle incarne l’oppression. Le 15 mai a été choisi Journée nationale en mémoire du jour de l’entente liée au recours collectif contre l’hôpital du Suroît.
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