Depuis 1996, les prix Orange et Citron visent à mobiliser autour de la question du respect des droits des personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale. C’est une façon concrète et originale de démystifier « la folie » dans son langage et dans son essence tout en permettant aux personnes de s’approprier un certain droit de regard sur cette société qui, trop souvent, les exclut ou les marginalise. C’est une occasion qui leur permet de reprendre du pouvoir en ayant
voix au chapitre, en devenant juge plutôt qu’accusé.

Le prix Orange est décerné à une personne, un groupe, une association ou une institution qui, de par son implication, s’illustre pour le respect des droits des personnes vivant un problème de santé mentale.

Le prix CITRON est décerné à une personne, un groupe, une association ou une institution qui, de par son implication, contrevient au respect des droits des
personnes vivant un problème de santé mentale.

La remise des Prix Orange et Citron 2023 aura lieu le 30 mai prochain, dans le cadre du colloque annuel de l’AGIDD-SMQ. La période de vote populaire s’ouvre aujourd’hui, 27 mars, et se poursuit jusqu’au 11 mai. Pour voter, visitez le https://bit.ly/POC-2023 

 

PRÉSENTATION DES TROIS CANDIDATS RETENUS PAR L’AGIDD-SMQ POUR LE PRIX ORANGE ET DES TROIS CANDIDATS POUR LE PRIX CITRON :

Candidats au prix Orange 2023 :

Florence Amélie Brosseau
Candidate à la maîtrise en droit à l’Université d’Ottawa, Florence Amélie Brosseau a publié une lettre ouverte le 6 août dernier dans laquelle elle s’efforçait de
démystifier le fonctionnement du régime de la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux. Contrairement aux croyances populaires, elle y démontre que les personnes accusées vivant un problème de santé mentale sont généralement traitées plus sévèrement que les autres accusés.

Au cœur des familles agricoles (ACFA)
Depuis une vingtaine d’années, ACFA offre des services psychosociaux de première ligne favorisant l’amélioration du bien-être des familles agricoles québécoises. De plus, l’organisme sensibilise les différents partenaires agricoles et de la santé à l’importance des interventions spécifiques à la population agricole.

Angie Landry
Angie Landry est journaliste à Radio-Canada. En novembre dernier, elle signait un reportage sur le masquage diagnostique. Cet article se démarque par son sujet, très peu traité dans les médias et peu connu du grand public, mais aussi par son traitement. Elle y rapporte avec empathie les témoignages de deux femmes dont les problèmes de santé n’ont pas été pris au sérieux parce qu’elles vivent un problème de santé mentale.

Candidats au prix Citron 2023 :

CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue
Le CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue a demandé une autorisation judiciaire de soins pour administrer douze séances d’électrochocs sur une période de deux mois à une dame de 82 ans. Même si le traitement comporte de nombreux effets secondaires allant de la confusion aux irrégularités du rythme cardiaque, l’équipe soignante a jugé que la bonne santé générale de l’aînée permet la prise de ces risques ! On requiert aussi le droit aux mesures de contention afin d’éviter qu’elle s’oppose physiquement aux traitements.

CIUSSS de l’Estrie-CHUS
Le suicide d’Amélie Champagne, 22 ans, a fait grand bruit dans les médias. Admise au CHU de Sherbrooke au début septembre 2022, on n’a pas pu la prendre en charge, puisqu’elle habitait à Montréal. L’établissement a refusé d’utiliser le code postal du chalet familial pour accélérer le suivi, la laissant sur une civière dans le corridor de l’étage psychiatrique. Elle fut par la suite retournée chez elle où elle s’est malheureusement enlevée la vie le 11 septembre, quelques jours avant un rendez-vous de suivi au CHUM.

CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal
Marie M., 81 ans, est décédée au CHSLD Providence-Saint-Joseph, au mois de février 2022. Quelques jours plus tôt, un travailleur de la Croix-Rouge, dépêché sur place pour aider à contrer une éclosion de COVID-19, avait constaté que la dame était attachée, nue, dans ses excréments. Dans son rapport, la Commissaire aux plaintes et à la qualité des services du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal concluait qu’il n’y avait pas eu de maltraitance.