Défense des droits en santé mentale. Un prix Citron remis au Centre hospitalier Baie-des-Chaleurs

MONTRÉAL, le 29 mai 2018 – Le prix Citron en défense des droits en santé mentale a été décerné au Centre hospitalier de la Baie-des-Chaleurs pour une situation d’abus liée aux contentions appliquées sur M. Litalien, 33 ans, qui a été attaché à son lit durant 6 semaines consécutives au département de psychiatrie.

«Cet hôpital possède un lourd passif en matière d’abus», se désole Doris Provencher, directrice générale de l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ). C’est la troisième fois en moins de 10 ans qu’il est en candidature au prix Citron, honneur peu convoité.

En 2009, la candidature du Centre hospitalier faisait suite à des enquêtes de la Protectrice du citoyen qui démontraient, de manière généralisée, que les pratiques de l’établissement ne respectaient pas les droits des personnes hospitalisées en psychiatrie. Faire subir des mesures de contention physique et chimique sans le respect du consentement aux soins figurait parmi les pratiques fautives montrées du doigt par la Protectrice du citoyen en 2009 laquelle avait formulé pas moins de 13 recommandations.

En 2017, l’hôpital était de nouveau en candidature au prix Citron, suite à l’isolement répétitif de Monsieur G., de manière injustifiée et abusive pour des périodes allant jusqu’à quatre jours. Entre janvier et février 2016, il aurait été isolé près de 150 heures.

Cette fois, M. Litalien, 33 ans, a été isolé pendant une année complète avant d’être attaché à son lit durant 6 semaines consécutives.

M. Litalien a une condition neurologique susceptible d’occasionner des crises de colère et ces épisodes difficiles se seraient intensifiés proportionnellement au fait qu’il ait subi des mesures de contrôle. Mais pour l’AGIDD-SMQ, cela n’excuse en rien les agissements de l’hôpital.

Une mesure de contrôle peut être appliquée pour empêcher une personne de s’infliger des lésions ou d’en infliger à autrui. Il doit s’agir de la mesure la moins contraignante, pour une durée minimale, lorsque toutes les mesures alternatives ont échoué.

«Comment, sans plan de services, ni plan d’intervention, l’hôpital a-t-il pu décider d’employer de telles mesures de contrôle, sur une période de temps aussi longue, sans obtenir de consentement, alors que M. Litalien était en attente d’un lieu d’hébergement plus adapté à sa détresse?», interroge Anick Lepage, directrice générale de Droits et recours en santé mentale Gaspésie-Les-Îles.

Décerné à Montréal le 29 mai par l’AGIDD-SMQ, ce prix annuel est le résultat d’un vote populaire organisé à travers tout le Québec.

Étaient aussi candidats au prix Citron la Dre Jocelyne Paulin, qui a prescrit pendant 20 ans du lithium à une patiente ayant dû subir une greffe de rein, et le CHSLD Saint-Anselme en Chaudière-Appalaches, où Jean-Pierre Belley, 89 ans, a fini ses jours d’une horrible façon, suite à l’administration de psychotropes.

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Photo: Anick Lepage, directrice générale Droits et recours Gaspésie-Les-Îles

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