Candidats au prix Orange 2022 :
→ Fady Dagher :
Fady Dagher est le directeur du Service de Police de l’Agglomération de Longueuil (SPAL) à qui l’on doit la mise en place du projet Police RESO (Réseaux d’entraide sociale et organisationnel). Trois ans de travail ont été nécessaires pour convaincre les autorités compétentes de la pertinence de cette idée. Police RESO est déployé sur le terrain depuis décembre 2021.
Les policiers interviennent auprès des personnes en situation de vulnérabilité « en amont de la crise ». Leur mission : tendre la main à la communauté en misant sur l’intervention plutôt que la répression. Il est reconnu qu’une telle approche est beaucoup plus adaptée aux problématiques de santé mentale et d’itinérance. Cette proposition vient briser une image négative et persistante au niveau des personnes qui vivent avec une problématique en santé mentale.
→ Elizabeth Tran et Anne-Marie Gallant:
Elizabeth Tran (intervenante en hébergement) et Anne-Marie Gallant (intervenante en aide individuelle et action collective), toutes deux au sein de Projet PAL, sont à l’origine de la mobilisation pour l’arrêt de la diffusion de l’émission Huissiers.
En avril 2021, elles sollicitaient plusieurs organismes communautaires de la région de Montréal et des regroupements nationaux en santé mentale pour se mobiliser afin de discuter de plusieurs moyens d’action à entreprendre pour dénoncer l’émission Huissiers. Produite par Bell Média, celle-ci présente des évictions de locataires mal pris, à une heure de grande écoute sur Noovo, et sur le Web. L’émission prétend humaniser le travail des huissiers. À vrai dire, elle déshumanise plutôt des personnes en situation d’extrême vulnérabilité.
→ Dr. Luc Cossette :
Le Dr. Luc Cossette, psychiatre à l’hôpital d’Alma, s’investit depuis de nombreuses années pour la cause des personnes vivant un problème de santé mentale. Avec la fondation « Vivre ma santé
mentale », il aide de nombreuses personnes à « se prendre en main » et de ne pas compter que sur la médication, en offrant de multiples activités gratuites (artistiques, culturelles, physiques…). « Au lieu de subir la maladie, la personne devient participative à son propre traitement plutôt que de se faire dicter quoi faire. »
Au sein de cette fondation, l’approche se veut différente et se dirige vers une qualité de vie renouvelée qui prône la réalité de l’individu et non une idée préconçue. La Fondation souhaite que les gens reprennent du pouvoir face à leur maladie.
Candidats au prix Citron 2022 :
→ Conseil de discipline de l’Ordre des infirmières et des infirmiers:
À l’institut universitaire de santé mentale de Québec, une patiente a été isolée, nue sous l’air climatisée, alors que la température extérieure ne dépassait pas le point de congélation.
Le conseil de discipline a condamné l’infirmière et l’infirmier en charge à une radiation temporaire, mais a déclaré : « Le fait de laisser une cliente en isolement alors qu’elle est totalement nue, exposée à l’air climatisé de surcroît, et qu’elle n’a ni pyjama ni couverture n’est pas un comportement admissible, frôlant par ailleurs la maltraitance. » Il est malheureux que de tels agissements ne sont pas reconnus par le conseil de discipline de l’Ordre comme de la maltraitance à part entière.
→ CHSLD Saint-Laurent :
Au sein du CHSLD, des règles drastiques, contrevenant aux droits fondamentaux, ont été mises en place dès le début de la pandémie pour les étages de l’établissement abritant des personnes vivant un problème de santé mentale : confinement pendant des mois dans leur chambre, demi-portes verrouillées, interdiction de recevoir de la visite, interdiction de promenade à l’extérieur, privation des soins de base pendant plusieurs semaines (bain, douche…). La résidence s’est transformée en véritable prison pendant plusieurs mois. Des employés et des résidents se sont confiées sur leurs inquiétudes concernant les méthodes auxquelles le CHSLD a eu recours, mais également sur leur colère et leur indignation face aux traitements inhumains observés et/ou subit.
→ Institut universitaire en santé mentale de Montréal :
L’établissement n’a pas lésiné en matière de mesures de contrôle et de prévention des infections dans le cadre de la crise sanitaire, lors des deuxièmes et troisièmes vagues : confinement strict
allant jusqu’à 70 jours pour certains usagers, interdiction de se rendre à l’extérieur pour fumer, fin des missions de bénévolat effectuées à l’extérieur par plusieurs résidents… Plusieurs plaintes
ont été déposées, par des patients et des intervenants en santé mentale, au Comité des usagers de l’Institut. Il semble que la crise sanitaire a pris le dessus sur les droits et libertés des personnes hospitalisées.
Selon Statistique Canada, les patients en psychiatrie sont hospitalisés pour une durée deux fois et demie plus longue que l’ensemble des personnes sans diagnostic de santé mentale. Ils sont donc particulièrement touchés par les restrictions de sortie qui leur sont imposées.