Après plus de vingt ans de travail du Regroupement des ressources communautaires en santé mentale de l’Estrie (RRCSME), le dépôt de trois projets d’implantation d’un centre de crise communautaire en Estrie, la création de liens de solidarité pour recueillir l’appui de 75 organisations et 60 psychiatres et résidents psychiatres, la quatrième fois a été la bonne. En effet, le CIUSSS de l’Estrie-CHUS a déposé le projet d’implantation du futur centre de crise auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux. La députée de Sherbrooke, Christine Labrie, souligne que « plusieurs acteurs du milieu communautaire, mais aussi du réseau de la santé, du service de police, de la Ville de Sherbrooke, mais aussi la population en général sont mobilisés autour de ce projet ». Claude Moreau, président de l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec a pris part à ce projet :
« Je suis devenu délégué régional des personnes utilisatrices de services en santé mentale à la Rencontre régionale de Pro-Def Estrie du 25 septembre 2013. Ma première rencontre avec des gestionnaires de l’Agence de santé et services sociaux de l’Estrie sur le dossier des lits de crise et de dégrisement a eu lieu le 31 octobre suivant.
Je suis donc ce dossier depuis longtemps. Comme bien des gens du milieu communautaire et dans le réseau de la santé en Estrie, je suis très content que, finalement, ce dossier soit enfin arrivé sur le bureau du ministre Lionel Carment.
Maintenant, la question que je me pose est la suivante : va-t-il falloir un autre vingt ans d’attente avant d’avoir le financement pour ce projet? Je suis sûr que cette question, dans les milieux de la santé mentale en Estrie, est sur plusieurs lèvres.
Ce n’est pas seulement le milieu communautaire qui est en faveur d’un centre de crise, certains professionnels de la santé le sont aussi ainsi que le milieu policier.
Il faut absolument éviter que les personnes vivant une crise n’aient qu’un seul choix à leur disposition : l’hôpital. Il faut que ces personnes puissent être soignées par des intervenants formés en intervention de crise. Il est important que ces personnes soient sorties de leur milieu et hébergées pour un moment sans être amenées, bien souvent contre leurs grés, dans un hôpital.
Ne faites pas l’erreur de penser que ceux qui ont besoin de service de crise ont nécessairement un problème de santé mentale. Personne n’est à l’abri d’une rupture amoureuse, du décès d’un proche ou d’une perte d’emploi. Un centre de crise 24/7 avec hébergement est nécessaire dans toutes les régions du Québec. »
À travers la mise sur pied de ce projet, l’AGIDD-SMQ souhaite ainsi rappeler l’importance que soient implantés des centres de crise partout au Québec, permettant d’offrir à la population un lieu sécuritaire où chacun serait en mesure de trouver les ressources et le soutien nécessaire pour faire face à un moment difficile.